Dynamiques des grandes enseignes alimentaires en Ile-de-France

L’Institut Paris Région a publié en novembre 2024 un rapport sur la logistique des grandes enseignes alimentaires en Ile-de-France. Un panorama régional de la grande distribution alimentaire (GDA) est brossé, de façon globale et par groupe, puis l’organisation des implantations de la distribution francilienne est détaillée. Une rétrospective des tendances de la GDA de 2013 à 2023 y est également présentée.

Quatre types de magasins (en plus des drives) sont décrits, selon le nombre de références proposées et les surfaces de vente : hypermarchés (3 000 à 5 000 références alimentaires parmi 5 à 10 fois plus de références non alimentaires), supermarchés (même nombre de références alimentaires, représentant la moitié de la chalandise), supermarchés de marques propres (moins de 2 000 références) et supérettes (offre et surface plus restreintes). Du fait d’une population et d’une densité urbaine élevées, la région dispose d’un maillage serré de magasins alimentaires, au nombre de 2 085 en 2023. Paris est un cas particulier : la ville compte 20 % des magasins franciliens mais seulement 8 % des hypermarchés (contre 60 % dans la grande couronne), et elle dispose d’une forte densité de supérettes, adaptée aux modes de vie des habitants (figure).

 Distribution spatiale des points de vente franciliens selon leur format
Source : Institut Paris Région

La répartition des plateformes logistiques est bien spécifique : les entrepôts des centres commerciaux se répartissent sur l’ensemble de la grande couronne, mais ceux destinés à l’alimentation se concentrent au sud et au sud-est de Paris (figure). La proximité du marché de Rungis explique cette implantation. Par ailleurs, certains entrepôts desservent des points de vente en dehors de la région, situés dans le nord et le sud-est du pays.

Densité des plateformes de la GDA francilienne selon leur format
Source : Institut Paris Région

La rétrospective montre une évolution majeure : le nombre de points de vente hors supérettes a augmenté de 36 % en 10 ans, en particulier en raison du développement des drives (+ 177 %) à Paris et en petite couronne. En conséquence, les bases logistiques ont crû de 15 % en nombre et de 47 % en surface. Les auteurs concluent en relativisant la singularité de la région Ile-de-France, des évolutions similaires (mais de moindre ampleur) se retrouvant dans d’autres métropoles françaises.

Franck Bourdy, Centre d’études et de prospective

Source : Institut Paris Région

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