FOCUS : ÉTIQUETAGE DES PRODUITS ALIMENTAIRES
L’étiquetage alimentaire évolue, avec la diversification des modes de production, la segmentation de la consommation et l’attention portée aux impacts de l’alimentation sur l’environnement, la santé ou l’économie. De nombreux signes officiels de qualité, labels, logos, allégations, échelles de notations, etc., sont désormais affichés sur les produits. Alors qu’il est parfois difficile pour les consommateurs de comprendre leur contenu, leur portée et d’apprécier leur valeur, plusieurs documents ont été publiés sur ce sujet ces derniers mois.
Dans un rapport daté de janvier 2025, l’Autorité de la concurrence juge que les systèmes de notation visant à informer les consommateurs, en matière de développement durable, sont plutôt favorables à l’exercice de la concurrence. Il est toutefois nécessaire que les indications données se fondent sur des méthodes robustes et permettent de distinguer aisément les produits. Plusieurs références au Nutriscore (figure) sont faites dans le document.
Produits d’une même gamme présentant ou non le Nutriscore
Source : Autorité de la concurrence
Dans un rapport publié en novembre 2024, la Cour des comptes européenne indique que les consommateurs peuvent être déroutés ou induits en erreur, du fait de leur mécompréhension des étiquettes : sur des céréales de petit-déjeuner destinées aux enfants figurent les valeurs de référence pour les adultes, etc. Des exemples d’emballages fictifs sont présentés (figure). La Cour recommande d’améliorer le cadre juridique relatif à l’étiquetage, de mieux prendre en compte les besoins des consommateurs et de renforcer les contrôles réalisés, tout en communiquant mieux à leur sujet. Elle préconise aussi que la Commission européenne améliore, en collaboration avec les États membres, les orientations données aux entreprises du secteur alimentaire.
Exemples d’informations obligatoires ou facultatives portées sur un emballage 
Source : Cour des comptes européenne
Dans une note parue en décembre 2024, le think tank du Parlement européen analyse l’étiquetage de l’origine des aliments. Il rappelle qu’indiquer le pays d’origine est obligatoire pour de nombreux aliments (ex. fruits et légumes frais, miel, œufs) et que plusieurs pays ont aussi mis en place des obligations pour d’autres types de produits. Il étudie les réglementations actuelles, telles que les directives « petit-déjeuner » qui entreront en vigueur en 2026. Elles devraient notamment rendre plus strict l’étiquetage pour le miel. Le rapport revient aussi sur les débats au Conseil de l’Europe à ce sujet.
L’étiquetage des produits alimentaires est également évoqué dans différentes publications scientifiques, portant par exemple sur le risque de greenwashing engendré par la communication d’informations erronées relatives à l’impact climatique des aliments. Notons enfin cet exposé intéressant sur « l’étiquetage de la durabilité vitivinicole« .
Amandine Hourt, Centre d’études et de prospective