Prévenir le mal-être en formant les étudiants en agriculture
Une équipe de chercheurs néo-zélandais a publié en mai 2024, dans The Journal of Agricultural Education and Extension, les résultats de l’évaluation d’un programme d’éducation au bien-être et à la santé mentale, dispensé dans des écoles d’agriculture. Le programme WellMates a été développé conjointement par des professeurs de l’enseignement supérieur agricole, des étudiants et des professionnels de santé, suite aux suicides d’anciens élèves. Ciblant les futurs actifs agricoles (salariés, exploitants ou intervenants), il vise à développer les connaissances en matière de santé mentale chez les étudiants, à accroître leur capacité à reconnaître les signes de détresse chez eux-mêmes ou les autres, et à réagir de manière adéquate. Le programme consiste en un atelier de deux heures, destiné aux étudiants de première année, et animé par des étudiants de deuxième ou troisième année.
Cadre conceptuel utilisé par le programme WellMates présentant les trois axes de développement des connaissances et aptitudes des étudiants en matière de santé mentaleSource: The Journal of Agricultural Education and Extension
L’évaluation a combiné des méthodes quantitatives et qualitatives. L’approche quantitative a consisté à mesurer les résultats du programme en comparant les compétences développées par 69 participants à celles d’un groupe « témoin » (58 étudiants). Ces éléments ont été complétés par des entretiens semi-directifs auprès d’apprenants ayant ou non participé aux ateliers (7 et 10 respectivement), et auprès de 2 animateurs du programme.
WellMates accroît de façon significative les connaissances globales en matière de santé mentale des étudiants (+11 %). Ceux-ci mettent en avant deux aspects en particulier : le fait de capitaliser sur des connaissances dont ils disposent déjà sans en être conscients, et celui de créer un espace d’échange non stigmatisant sur la santé mentale. Les chercheurs concluent à l’intérêt de déployer un programme de prévention en santé mentale auprès des jeunes en cours de formation, et de l’évaluer dans ses effets à plus long terme sur l’ensemble des actifs agricoles.
Muriel Mahé, Centre d’études et de prospective
Source : The Journal of Agricultural Education and Extension