Les protéines alternatives aux protéines conventionnelles
Le service de recherche du Parlement européen a publié, en avril 2024, une étude sur des sources de protéines alternatives aux protéines conventionnelles, et utilisables en alimentation humaine et animale : algues, insectes, fermentation microbienne et « viande cultivée ». La première partie de l’étude établit le bilan protéique de l’Union européenne et ses perspectives d’évolution à 2050. La seconde partie compare ces quatre sources de protéines alternatives aux protéines conventionnelles, selon plusieurs critères : impacts énergétiques et environnementaux liés à leur production, qualité nutritionnelle, etc. (figure).
Impacts énergétiques et environnementaux des protéines alternativesSource : Parlement européen
Lecture : vert foncé = impact environnemental significativement plus faible que celui des sources conventionnelles ; vert clair = plus faible ; jaune = similaire ; orange = plus élevé ; rouge = significativement plus élevé ; gris = résultats qui dépendent du procédé ou de la source de données.
Selon les auteurs, la comparaison de ces deux ensembles est malaisée. En effet, alors que la production et les qualités des protéines conventionnelles sont très documentées, l’utilisation des alternatives à des fins industrielles est peu étudiée. Très peu de travaux s’intéressent par exemple à la production et aux usages des déchets. Leurs utilisations sont par ailleurs récentes et elles résultent de procédés très différents qui évoluent rapidement.
Un des résultats de l’étude est que l’élaboration des protéines alternatives a, en général, des impacts moins importants sur les ressources. Cela dépend toutefois de l’origine et de l’impact considérés. À titre d’exemple, les modes de production actuels des algues (incluant la production des cordages, des bouées, le transport par bateau, la transformation par séchage ou congélation) entraînent, dans certains cas, des émissions de gaz à effet de serre plus élevées que celles associées à la culture du soja. En outre, si les protéines alternatives présentent des propriétés nutritionnelles intéressantes, la biodisponibilité des micro et macronutriments qu’elles contiennent reste insuffisamment étudiée.
Le rapport se conclut sur les opportunités et les obstacles techniques et réglementaires au développement des protéines alternatives. Il fournit des recommandations comme la mobilisation de financements européens plus ciblés via Horizon Europe, afin d’augmenter l’impact de la recherche et développement et de réduire les risques encourus par les entreprises. Il prône également la mise en place de soutiens publics au maillon industriel.
Julie Blanchot, Centre d’études et de prospective
Source : Parlement européen