Changer de pratiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à la culture du soja

Dans un article publié en novembre dans Nature Sustainability, une équipe internationale de chercheurs alerte sur la sous-estimation des émissions de gaz à effet de serre liées à la production de soja en association avec du maïs, en Amérique du Nord. Souvent calculées via la consommation d’engrais azotés, les évaluations négligent les émissions d’oxyde nitreux (N2O) des légumineuses (telles le soja) liées à l’activité microbienne du sol.

Les auteurs ont testé différentes pratiques, comme l’adoption de couverts non légumineux entre les deux cultures ou des dates de semis plus précoces pour le soja (figure). La combinaison des deux pratiques permet de réduire de 39 % les émissions de N2O sur l’ensemble de la rotation. Cette piste pourrait être suivie d’autant plus facilement que la date actuelle de semis est sous-optimale, en raison des contraintes de main-d’œuvre conduisant à décaler les semis de soja par rapport au maïs. Cette évolution nécessiterait aussi une modification du programme d’assurance récolte américain, qui impose des périodes de semis.

Émissions quotidiennes de N2O de la rotation maïs-soja simulées selon différents itinéraires techniquesSource : Nature Sustainability
Lecture : le graphique du haut présente les émissions simulées dans la situation actuelle d’une succession maïs-soja. Les graphiques b, c et d présentent les variations d’émissions pour les 3 itinéraires techniques retenus : respectivement couverture, date de semis, couverture + date de semis.

Source : Nature Sustainability              

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