Conclusions du groupe de réflexion sur le futur de l’agriculture européenne
Le 4 septembre 2024, le « groupe de dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture de l’Union européenne » a publié les conclusions de ses travaux. Commandé par la présidence de la Commission européenne, le rapport a été adopté à l’unanimité par les 29 membres composant le groupe de travail : acteurs des secteurs agroalimentaires européens, de la société civile, des communautés rurales et du monde universitaire.
La première partie du document réaffirme le caractère central de la production alimentaire et rappelle les fortes évolutions exogènes et endogènes auxquelles elle est soumise. Elle présente ensuite leurs visions à 10-15 ans du système alimentaire européen, intégré dans son environnement.
Dans la deuxième partie, les auteurs rappellent que la politique agricole a des objectifs parfois inconciliables, qui nécessitent de faire des choix et des compromis. Pour concrétiser leurs visions et établir des priorités parmi ces objectifs, ils proposent 10 lignes directrices.Dans la dernière partie, ils formulent leurs recommandations sur de nombreux aspects des systèmes agricole et agro-alimentaire. Selon eux, les soutiens de la Politique agricole commune devraient être orientés en priorité vers les petites exploitations et les exploitations mixtes, les jeunes agriculteurs, les nouveaux entrants et les agriculteurs installés dans les zones soumises à des contraintes naturelles. Ils préconisent de les compléter par des paiements pour services environnementaux, objectivement conditionnés aux résultats dans ce domaine. Pour cela, ils recommandent la mise en œuvre d’un nouveau système d’évaluation de la durabilité globale des exploitations ou des produits, basé sur des références uniformisées à l’échelle européenne. Installé par mesures législatives et placé sous la surveillance de la Commission européenne, ce référentiel permettrait d’homogénéiser les normes établies par divers acteurs et favoriserait ainsi la comparaison des performances environnementales, en tenant compte des différents enjeux (biodiversité, gaz à effet de serre, pollution, bien-être animal, qualité de l’eau, conditions de travail).
Avec ce rapport, la nouvelle Commission dispose d’un large ensemble de recommandations qui pourront servir de base à l’élaboration de ses orientations pour l’agriculture et l’alimentation.
Julie Blanchot, Centre d’études et de prospective