Analyse sociologique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)
La revue Gouvernement et action publique publie un compte rendu d’un ouvrage sur le GIEC (tiré d’une thèse), qui croise étude des sciences et des relations internationales. Le succès du GIEC ne proviendrait pas seulement de la structuration de la science du climat au XXe siècle, mais aussi de la capacité du GIEC à organiser la coopération entre acteurs politiques et scientifiques. Se fondant sur un travail de terrain de sept ans, l’auteure propose une ethnographie du GIEC et analyse le rôle clé des États et de la diplomatie, la légitimation de l’expertise, ou encore les enjeux liés à la formalisation des procédures (ex. sélection des experts, rédaction des rapports). Le renforcement de la stratégie de communication de l’organisme, pour la construction de sa crédibilité, est aussi mis en avant.
En conclusion, le compte rendu interroge la contradiction entre le « succès » du GIEC (affirmé dès le début de l’ouvrage) et les perspectives d’un relatif échec, développées au fil des chapitres et jusque dans la conclusion : « les arrangements institutionnels présentés en introduction comme particulièrement robustes semblent en effet bien fragiles : ils font en permanence l’objet de controverses et de déstabilisation-restabilisation ».
Source : Gouvernement et action publique