Élevage extensif, changement climatique et précarisation du travail

La revue Carnets de géographes consacre un article aux difficultés des éleveurs de bovins en système extensif face à une série de sécheresses en Bourgogne. La recherche a pour point de départ une manifestation à l’été 2020, où apparaissent des tensions avec des viticulteurs voisins, qui ont installé des générateurs anti-grêle soupçonnés de contribuer à la situation. Une équipe d’Inrae conduit alors une étude combinant climatologie et sciences sociales, et montre qu’il n’en est rien. Mais le changement climatique a des impacts en cascade sur l’activité agricole. Faute de bonnes prairies à pâturer, il faut « compenser par le travail » en apportant à manger et à boire aux bêtes. « L’été finit par ressembler à l’hiver, c’est-à-dire un continuum de tâches sans intermèdes de repos ». Une autre réponse consiste à extensifier davantage, en abandonnant la production laitière et en diminuant le cheptel. Le sentiment de perte de sens est évoqué dans les entretiens, ainsi que la perspective d’arrêter le métier. Selon les auteures, « le travail se précarise parce que la reproduction de l’écosystème et donc des conditions de travail ne semblent plus assurées ».

Source : Carnets de géographes

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