Les élites scolaires face à l’enjeu écologique

En 2022, le choix de « bifurcation » d’étudiants des grandes écoles, dénonçant les impacts environnementaux du capitalisme, a connu un certain écho médiatique. Si le discours des ingénieurs « déserteurs » d’AgroParisTech est analysé par certains comme un signe de renouveau de la critique sociale dans l’enseignement supérieur, plusieurs travaux relativisent la diffusion des préoccupations environnementales dans ce milieu. Ainsi, sur La vie des idées, E. Franchon (EHESS) présente une recherche sur les engagements pour l’environnement à l’École polytechnique et dans un collectif inter-écoles. L’origine sociale des étudiants concernés fait de ceux-ci des « marginaux intégrés » connaissant de petites mobilités sociales ascendantes, et non des « héritiers ». Ils privilégient une insertion professionnelle « aux marges du monde des grandes entreprises ». Le travail associatif valorise leur parcours, les distingue et les signale à certains employeurs. Les activités de sensibilisation sont bien vues par les équipes de direction, car elles « permettent aux écoles d’intégrer – à moindre coût – les enjeux écologiques ».

Source : La vie des idées

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