Situation économique et financière des entreprises françaises de la filière viande

Dans son numéro 23 paru en janvier 2022, l’Observatoire financier des entreprises agroalimentaires du Crédit agricole présente la situation des opérateurs français de la filière viande en 2020. L’analyse porte sur les structures ayant un chiffre d’affaires de plus de 2 millions d’euros, soit un total de 23,8 milliards pour l’ensemble de l’échantillon. Elles exercent une ou plusieurs activités dans les domaines de l’abattage, du désossage, de la découpe et de la transformation des bovins, des ovins, des porcins et/ou des volailles. Certaines ont également des activités de préparation de conserves et de plats cuisinés, de grossiste ou de négoce.

En préambule, l’analyse rappelle qu’avec la crise sanitaire, la forte hausse de la consommation de viandes à domicile n’ayant pas compensé le repli du hors-domicile, les volumes consommés ont diminué de 1,5 %. Toutefois, la situation est contrastée selon les espèces (figure ci-dessous). Ainsi, le porc frais et la charcuterie ont peu souffert de la fermeture des restaurants – à l’inverse de la volaille – et ont bénéficié d’une consommation à domicile importante. La viande bovine française en a elle aussi profité alors que les importations souffraient de la fermeture de la restauration hors domicile. Les produits du porc ont également bénéficié d’importations chinoises conséquentes et le chiffre d’affaires des entreprises spécialisées dans sa transformation a progressé de 3,7 %. À l’inverse, celui du secteur de la volaille a diminué de 2,6 %. Enfin, le chiffre d’affaires de l’ensemble de l’échantillon étudié a progressé de 1 %.

Évolution du chiffre d’affaires des entreprises et groupes français de la filière viande, par espèce, de 2016 à 2020

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Source : Crédit agricole S.A.

La rentabilité d’exploitation des entreprises (EBITDA) est passée quant à elle de 3,8 % du chiffre d’affaires en 2019 à 4,8 % en 2020, sous l’effet de la forte progression des résultats des entités spécialisées dans le porc. Celles-ci ont bénéficié d’une baisse des prix à l’achat alors qu’une partie de leurs prix de vente, négociés en début d’année, avaient été fixés dans le contexte de 2019.

Évolution de la rentabilité d’exploitation par espèce, de 2016 à 2020, pour les entreprises et groupes français de la filière viande

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Source : Crédit agricole S.A.

Lecture : l’EBITDA correspond au résultat du processus d’exploitation duquel ne sont pas déduits les dotations aux amortissements et provisions pour dépréciation d’actif.

Par ailleurs, les investissements globaux sont en hausse, dans un contexte de restructuration importante du secteur de l’abattage. La publication se termine par la présentation de différents ratios, par taille d’entreprises et par activité. Ils permettent de comparer le secteur à l’ensemble des industries agroalimentaires. Des éléments de conjoncture pour 2021 sont également exposés.

Amandine Hourt, Centre d’études et de prospective

Source : Crédit agricole S.A.

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