L’obésité augmente désormais plus vite dans les pays en développement et atteint 1 personne sur 3 dans le monde

Le think-tank britannique Overseas Development Institute, spécialisé en développement international et questions humanitaires, a publié en janvier 2014 un rapport intitulé Future diets : implications for agriculture and food prices. Les auteurs y passent en revue la littérature et les données existantes sur l’évolution de la consommation de nourriture depuis 50 ans dans différentes régions du monde.

Le rapport indique que le nombre de personnes obèses ou en sur-poids atteint désormais 1,46 milliard, soit une personne sur trois dans le monde. La proportion de personnes obèses ou en surcharge pondérale est ainsi passée de 23% en 1980 à 34% en 2008. Ce qui a changé, c’est que la majeure partie de cette augmentation a eu lieu dans les pays en développement : entre 1980 et 2008, le nombre de personnes en sur-poids y a plus que triplé, passant de 250 à 904 millions. Dans ces pays, l’explosion de l’obésité s’accompagne néanmoins d’une persistance de la malnutrition : des apports énergétiques insuffisants et des carences en protéines et micronutriments touchent toujours des centaines de millions de personnes. Dans les pays développés, le nombre de personnes en sur-poids a été multiplié par 1,7 sur la même période.

Concernant l’évolution des régimes alimentaires, le rapport indique que malgré une importante variabilité entre pays, et au sein même des pays en fonction des classes sociales, la tendance est à l’accroissement de la consommation de produits animaux, de graisse et de sucre. Ceci, associé à une sédentarité accrue, expliquerait pour partie l’augmentation de l’obésité dans le monde.

Les auteurs recommandent de mettre en œuvre des politiques publiques pour contrer cette progression rapide de l’obésité, sans quoi les problèmes de santé (diabètes, maladies cardio-vasculaires, etc.) risquent de peser lourdement sur les systèmes de santé publics. Ils concluent que la diversité des régimes alimentaires à travers le monde et au sein des pays est le signe que la mondialisation ne conduira pas à une uniformisation de nos régimes alimentaires. En conséquence, et bien que responsables politiques et consommateurs y soient généralement réticents, il leur semble possible d’influencer le contenu de nos assiettes via une combinaison de mesures concernant à la fois l’éducation, les prix et la réglementation.

Madeleine Lesage et Noémie Schaller, Centre d’études et de prospective

Source : Overseas Development Institute [http://www.odi.org.uk/sites/odi.org.uk/files/odi-assets/publications-opinion-files/8773.pdf – ce lien n’est plus valide]

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