Baisse de la consommation des espaces agricoles et forestiers en Île-de-France

Paru en décembre 2013, la dernière édition du Mode d’occupation des sols (MOS), un atlas cartographique réalisé par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France, montre un ralentissement de l’extension urbaine entre 2008 et 2012, et une diminution concomitante du rythme de consommation des espaces agricoles boisés et naturels. Alors que leur surface diminuait de 1 239 ha par an entre 2003 et 2008, elle a reculé de 647 ha par an entre 2008 et 2012, soit le rythme de consommation d’espaces agricoles, boisés et naturels le plus faible depuis trente ans. Les espaces agricoles demeurent les premiers contributeurs de l’extension urbaine, mais leur part a diminué, entre les deux périodes, de 72% à 58%.

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Légende : nombre annuel d’hectares en mutation en Ile-de-France entre 2008 et 2012

Source : IAU île-de-France, Mos 2008-2012, outil de suivi des mutations territoriales

Cette évolution est le fruit d’un ralentissement de l’extension urbaine, divisée par deux entre les deux périodes. La faible croissance des espaces nourrissant traditionnellement l’urbanisation, en particulier l’habitat individuel (à son plus bas niveau historique), explique cette baisse. Entre 2008 et 2012, la ville s’est donc majoritairement construite par densification ou mutation d’espaces déjà urbanisés, phénomène qualifié de « recyclage urbain » (environ 1 500 ha par an). La crise économique, se traduisant par une baisse de la construction en Île-de-France (-25%), et l’absence de réalisation d’infrastructures majeures ces dernières années, semblent être les principaux facteurs expliquant les évolutions observées, plus favorables aux espaces agricoles que les précédentes années.

Clément Villien, Centre d’études et de prospective

Source : Institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’Île-de-France

 

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