Le Stockholm Environment Institute

Le Stockholm Environment Institute (SEI) est un organisme de recherche international à but non lucratif, créé en 1989. Fondation de droit suédois, il dispose de huit centres répartis dans le monde. Au total, ce sont plus de 450 personnes qui y travaillent (chercheurs essentiellement). Le gouvernement suédois en est le principal bailleur, les autres financeurs étant des organismes publics de recherche, des fondations philanthropiques, des agences de développement, etc.

Les recherches du SEI portent sur l’environnement (changement climatique, ressources naturelles, eau, air, santé), mais elles traitent aussi de questions sociétales qui leur sont liées. Près de 3 500 publications sont mises à disposition via un moteur de recherche performant : articles scientifiques signés de chercheurs du SEI, publications internes (documents de travail, rapports, notes d’information), etc. Une cinquantaine d’outils « axés sur les données » sont également disponibles, tels une infovisualisation de l’empreinte environnementale des matières premières agricoles, un tableur sur les risques climatiques pesant sur le commerce mondial des principaux produits agricoles de base, etc. Une stratégie expose les enjeux et les orientations des travaux pour la période 2020-2024.

Publiée en septembre 2024, une note s’intéresse aux effets de la nouvelle réglementation européenne relative à la déforestation importée sur les petits exploitants agricoles d’Asie du Sud-Est. Ils sont 100 millions à contribuer à la production de commodités sources de déforestation, telles l’huile de palme, le caoutchouc, le cacao, etc., faisant de cette sous-région l’un des principaux exportateurs mondiaux. Trois recommandations sont formulées pour aider ces petits agriculteurs à répondre aux exigences du nouveau cadre réglementaire européen : créer des centres de connaissances, fournir des mécanismes de soutien (notamment pour les coûts de mise en conformité), rationaliser la collaboration entre acteurs. Des organisations régionales ou internationales pourront par exemple fournir des informations fiables sur la traçabilité et la durabilité des chaines d’approvisionnement.

Des réflexions prospectives sont également publiées. Un document de travail, paru en juillet 2024, propose trois scénarios, d’ici 2050, sur l’utilisation des terres dans quatre régions arides ou semi-arides du Kenya (figure) : 10 % de couverture forestière ; conversion des forêts en terres cultivées ; restauration des forêts dégradées. Le premier scénario, qui répond aux engagements pris par le Kenya dans un cadre multilatéral, produirait les résultats environnementaux les plus favorables d’ici 2050. L’augmentation du couvert forestier y serait même associée à une expansion des terres cultivées.

Utilisation des terres dans les quatre régions kenyanes arides ou semi-arides étudiées dans la prospectiveSource : Stockholm Environment Institute

Un article, paru en août 2024 dans Environmental Evidence, s’intéresse lui à la réutilisation, en agriculture, des nutriments végétaux contenus dans les excréments humains et les eaux usées domestiques. Il propose une cartographie et une base de données recensant 10 950 articles.

Karine Belna, Centre d’études et de prospective

Source : Stockholm Environment Institute

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