Pesticides, produits phytopharmaceutiques : le choix du terme a du sens
Dans cet article paru en juin 2024 dans The Conversation, les sociologues J.-N. Jouzel et G. Prete rappellent d’abord l’étymologie latine du mot « pesticides » (tuer les « pestes ») et la racine grecque du terme « phytosanitaires » (soin des cultures). Ils s’attachent ensuite à retracer les significations qui ont été associées à ces termes par le passé. Au début du XXe siècle, c’est la nocivité des produits alors utilisés, comme le plomb ou l’arsenic, qui est mise en avant dans les textes officiels (« substances vénéneuses », « toxiques en agriculture », etc.). Le terme « phytopharmaceutique » apparaît, quant à lui, au cours des années 1930, dans le cadre du développement des recherches publiques dans le domaine de la protection des cultures (figure), de la création de sociétés savantes et d’organisations syndicales, en appui à la croissance du secteur industriel.
Ouvrage publié par l’Inra en 1989Source : The Conversation
Le mot « pesticides » est largement repris dans le célèbre ouvrage de l’américaine Rachel Carson, Silent Spring, publié en 1962. Son emploi par la suite n’est pas systématiquement connoté négativement (titre d’une directive européenne, etc.), mais il le devient à mesure qu’augmentent les connaissances scientifiques sur les impacts de ces produits sur la santé humaine (en particulier celle des exploitants agricoles) et sur la biodiversité.
Léandre Baudrey, stagiaire de classe de seconde
Source : The Conversation