Les mutations du travail forestier public vues à travers l’activité de martelage
Dans la revue Sociologie du travail, C. Glinel (Sciences Po) consacre un article au martelage, une activité centrale pour les gardes forestiers français. Traditionnellement, il consiste à désigner, à l’aide d’un marteau estampillé, les arbres à couper ou conserver. L’auteure, qui a suivi des techniciens de l’ONF dans deux régions, rappelle la position de cette opération dans le cycle de gestion forestière et décrit avec détail le déroulement d’une virée.
Séquence de martelage d’un arbre, au corps puis au pied
Crédit : C. Glinel, Vosges, mars 2021.
Le forestier « développe une certaine empathie avec l’arbre » : il anticipe le développement de la forêt, les interventions des bûcherons, les comportements des promeneurs. Le martelage se fait à plusieurs, donnant l’occasion de comparer et d’accorder les pratiques. C’est aussi un moment de discussion et de définition de l’identité professionnelle. Depuis une vingtaine d’années, le marquage des arbres est de plus en plus réalisé à la peinture et des équipements numériques prennent la place du pointage sur papier. L’article évoque les réticences et les résistances à ces évolutions, dans un contexte marqué par le changement climatique, les réductions d’effectifs, et les nouvelles missions liées à la progression des défis écologiques.
Source : Sociologie du travail