Une meilleure rentabilité constatée dans des exploitations laitières en agriculture durable du Grand-Ouest

Le pôle Agriculture durable Grand-Ouest, du Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (Civam), a publié le rapport annuel de son observatoire technico-économique des exploitations laitières. L’analyse repose sur la comparaison des résultats 2020 de deux échantillons d’exploitations du Grand-Ouest (régions Bretagne, Normandie et Pays de la Loire) : 255 issues du Réseau d’information comptable agricole (Rica) et 168 engagées en agriculture durable (AD) du réseau Civam. Parmi ces dernières, 34 sont en production conventionnelle et 134 en production biologique.

Les données 2020 montrent que les exploitations en AD utilisent moins de moyens de production que celles du Rica (immobilisations, Surface agricole utilisée (SAU) et cheptel plus réduits) et consacrent 40 % de leur SAU en plus aux prairies. Dans la mesure où le volume de lait par vache est inférieur, les exploitations en AD dégagent moins de produits de leurs activités. Toutefois, leur système plus économe leur permet de réduire leurs charges : main-d’œuvre, intrants pour les cultures et alimentation du troupeau. Les résultats économiques de l’échantillon AD s’avèrent ainsi supérieurs à ceux de l’échantillon du Rica (figure ci-dessous). C’est notamment le cas du résultat courant dégagé par actif familial, à la fois pour les exploitations en AD bio (+ 45 % par rapport à l’échantillon Rica) et pour les exploitations AD conventionnelles (+ 67 %).

Comparaison des résultats économiques des exploitations du Rica et du réseau Civam du Grand-Ouest, de 2008 à 2020
Source : Civam

En complément, un focus expose les possibilités d’adopter un système herbager, y compris dans des zones qui ne semblent pas s’y prêter. Cela nécessite d’adapter les pratiques agronomiques sur l’exploitation : grouper les vêlages afin de synchroniser la lactation avec la période de croissance de l’herbe, rallonger la période de pâturage ou adapter le couvert végétal. Un second focus présente les atouts des systèmes pâturants dans le contexte de hausse du coût des intrants. Il montre que les fermes en AD ont des charges d’énergies directes (électricité, carburant, lubrifiant), rapportées à l’hectare, inférieures de 42 % à celles des fermes du Rica (figure ci-dessous). La consommation d’intrants coûteux en énergie (engrais, aliments du bétail, etc.) étant également inférieure dans les exploitations en AD, elles s’en trouvent d’autant plus résilientes.

Comparaison des charges d’énergies directes entre les exploitations du Rica et celles du réseau Civam du Grand-Ouest
Source : Civam

Julie Blanchot, Centre d’études et de prospective

Source : Civam

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