Changement de régimes alimentaires et utilisation des terres agricoles

Un article dans Global Food Security explore les conséquences, au niveau des surfaces de terres agricoles mobilisées, de l’introduction d’insectes, de viande in vitro ou encore de tofu dans les régimes alimentaires. Les auteurs insistent sur l’approche stylisée qu’ils ont retenue. En effet, leur publication propose plusieurs scénarios où ces alternatives remplacent 50 % des produits animaux actuellement consommés (viande, lait et œufs), sur la base d’une équivalence en énergie ou protéines. Le pourcentage est choisi arbitrairement, l’objectif étant de comparer les scénarios entre eux. D’autres scénarios sont également considérés : ils contiennent des remplacements d’une partie des produits animaux consommés par un type de viande donné, du lait, des œufs ou encore par des produits de l’aquaculture ; certains reposent sur des régimes alimentaires moyens tels que ceux en Inde ou aux États-Unis (respectivement pauvre et riche en produits animaux). Par ailleurs, les auteurs ont intégré un scénario avec une réduction des déchets produits par les consommateurs et des nutriments ingérés au-delà des recommandations.

Les auteurs utilisent l’index Human appropriation of land for food (HALF index) pour estimer la surface nécessaire pour approvisionner la population mondiale, avec un régime alimentaire donné, et ce à pratiques et technologies constantes. Le travail prend 2011 comme année de référence pour effectuer les différentes substitutions en produits alimentaires. Les auteurs concluent que tofu et insectes mobiliseraient le moins de terres (environ -35% par rapport au régime alimentaire de 2011), ce qui est assez comparable au scénario de remplacement par des œufs ou de la viande de volaille (entre -28 et -30%). En revanche, un scénario avec une alimentation plus riche en protéines animales conduirait à une augmentation virtuelle des terres agricoles de +178 %. Le tableau ci-dessous reprend l’ensemble des résultats.

Résumé des différents scénarios et résultats en termes de surface, de variation de l’index HALF

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Source : Global Food Security (figure partielle)

Pour finir, la dernière section de l’article énumère un certain nombre de limites : la non prise en compte du commerce international, de l’acceptabilité de certaines alternatives alimentaires, de la redistribution géographique et/ou temporelle des terres cultivées, etc.

Élise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Source : Global Food Security

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