En marge de la crise économique : émergence d’une frugalité choisie

Dans sa lettre Consommation et modes de vie d’avril 2014, le CRÉDOC présente des éléments de synthèse du rapport Va-t-on vers une frugalité choisie ?, publié en 2013 sur la base des données de l’enquête « Consommation » 2013. Ces dernières ont été analysées en fonction des critères de choix de produits ainsi que des termes définissant la frugalité : « moins de viande », « mobilité douce », « cuisine  »fait maison » », « moins de superflu dans l’alimentation ».

Dans le contexte de crise économique actuel, le CRÉDOC constate une évolution des modes de consommation vers une frugalité, que celle-ci soit contrainte ou volontaire. Ainsi, 48% des Français se disent contraints dans leur consommation et le CRÉDOC identifie trois catégories de consommateurs dans ce cas :

  • les « stratèges » (12% de la population totale) : jeunes consommateurs le plus souvent (18-35 ans), ils multiplient les astuces pour trouver les bonnes affaires ;

  • les « contraints » (14% de la population) : ils réduisent certaines dépenses de base, recherchant les produits les moins chers et comparant les prix ; les personnes à bas revenu sont davantage représentées ici ;

  • les « économes » (22% de la population) : ils cherchent à acheter à moindre coût et comparent les prix, attendent les soldes et profitent « souvent » d’offres promotionnelles pour les achats alimentaires ; ils sont plus nombreux chez les 35-44 ans.

Par ailleurs, le CRÉDOC constate l’émergence d’une frugalité choisie : environ 14% des Français sont concernés, ceux-ci s’engageant dans cette démarche alors qu’ils n’éprouvent pas de difficultés financières particulières. Cela se traduit dans leurs comportements de consommation par l’achat de produits locaux, le fait de faire la cuisine et de recycler les produits usagés, mais également par la recherche de naturalité et de mobilité douce.

Le choix de la frugalité pourrait se développer du fait de l’émergence d’une conception différente de la consommation. Celle-ci serait liée à une nouvelle représentation du bien-être axée sur le partage, le lien social et le développement durable. Différents phénomènes conduisent ainsi à l’émergence de modèles de consommation alternatifs, sachant que reste posée la question de l’ampleur qu’ils prendront à l’avenir.

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Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : CRÉDOC

 

 

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