Le Brésil et le marché mondial de maïs
Dans l’hypothèse d’une diminution des exportations américaines de maïs et de l’intensification de la demande chinoise, le Brésil devrait jouer un rôle accru sur le marché mondial de maïs dans les années à venir selon une étude récente publiée par Rabobank [https://www.pressroomrabobank.com/publications/food__agri/rabobank_reportwill_there_be_any_corn_left_.html – ce lien n’est plus valide].
Toutefois, en dépit des nombreux atouts dont jouit l’agriculture brésilienne, notamment les surfaces disponibles et le savoir-faire agricole, le développement de l’élevage et de l’industrie de la viande pourrait compromettre la place du Brésil sur les marchés internationaux. Ainsi, sans la mise en place de mesures incitatives pour la culture de maïs, le surplus exportable atteindrait un plafond de 2 millions de tonnes seulement à l’horizon 2015, le Brésil étant actuellement le troisième producteur mondial après les États-Unis et la Chine. Cette situation risque de créer des tensions sur le marché international, à l’heure où la croissance de la population mondiale et l’amélioration des niveaux de vie dans les pays émergents font évoluer les régimes alimentaires vers une consommation accrue de viande.
Afin de renforcer les exportations brésiliennes de maïs, la revalorisation des prix dans la région de production, le Paranaguá, serait nécessaire pour compenser les coûts liés à la réallocation des terres (implantation des cultures dans les zones proches des ports), à la logistique (fret et stockage) et aux investissements productifs (augmentation des rendements et des surfaces).
A l’heure actuelle, la culture de soja reste plus compétitive à l’export que le maïs alors que le Brésil se situe parmi les rares pays où plusieurs récoltes de maïs sont possibles par an.
Hiba el Dahr, Centre d’études et de prospective