L’Afrique du Nord face à la dépendance céréalière
L’année 2011 s’ouvre dans un contexte de forte hausse des denrées agricoles de base, parmi lesquelles les céréales, produit dont la dimension stratégique au sein des pays méditerranéens du Sud.
Une note du CIHEAM, après avoir constaté l’actuelle flambée des prix alimentaires, entend revenir sur la situation céréalière mondiale pour observer la fragilité structurelle de l’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Egypte) sur cette question.
En moyenne depuis 2004, l’Afrique du nord pèse pour 2 à 3% de la production mondiale de blé.
La consommation de blé dans la région augmente année après année, passant ed 32,3 millions de tonnes en 2004/2005 à plus de 40,1 millions de tonnes pour 2010/2011soit une hausse de 24%, contre 9% enregistré à l’échelle mondiale. La région représente 6% de la consommation mondiale en blé, cette part étant à la hausse tendanciellement. L’Afrique du Nord consomme donc deux fois plus de blé qu’elle n’en produit en moyenne au cours des dernières années.
Dans ce contexte, ce sont naturellement les importations qui permettent de répondre à la croissance de la demande en blé. Les pays de l’Afrique du Nord représentent une part moyenne annuelle de 16 à 19% du total mondial des importations en blé.
Il est évident que la dépendance céréalière des pays nord-africains est structurelle et qu’elle devrait continuer à se renforcer à l’avenir, si l’on prend compte des perspectives liées aux impacts du changement climatique sur la production locale de la zone.