Regain d’intérêt pour les métiers de l’agriculture au Japon
Le Japon, qui importe 60% de son alimentation contre 30% dans les années 1960, s’inquiète de son autosuffisance alimentaire dans un contexte de changement climatique et de renchérissement de l’énergie.
Parallèlement, la crise économique a rendu plus attractifs les emplois agricoles, qui bénéficient également de la vogue pour le bio et le naturel.
Un jeune agriculteur, Yukuse Miyaji, a créé un réseau nommé « Kosegare » (« les fils de fermiers ») pour attirer tous ceux qui, comme lui, ont choisi de revenir à la terre. Le réseau atteint à présent 200 membres. Son objectif est de changer l’image de l’agriculture qui a longtemps été stigmatisée au Japon comme offrant des emplois « 3 K » : kitsui (difficiles), kitanai (sales) and kiken (dangereux). L’idée est de changer la signification de ces K en kakkoii (cools), kando ga aru (passionnants) et kasegeru (profitables), pour que les enfants rêvent de devenir agriculteurs plutôt que joueurs de basket. Le réseau vend ses produits sous la marque « ré-agriculture » (comme on parle de ré-industrialisation).
De même, une jeune chanteuse à la mode fait l’apologie de la culture du riz et donne des conseils pour faire pousser des courgettes et des tomates sur son blog. L’université de Marunouchi, un quartier d’affaires de Tokyo, propose des stages de plantation de riz aux citadins désireux de renouer avec la nature.
Ces initiatives arrivent au bon moment : plus de 70% des agriculteurs japonais ont plus de 60 ans et la moitié ont plus de 70 ans. Seulement 8.5% ont moins de 39 ans. Mais le phénomène de mode doit se transformer en mouvement de grande envergure pour inverser la tendance à l’érosion de l’emploi agricole et à l’abandon des terres.
Source : Aujourd’hui le Japon