Gestion durable des ressources
Le panel international pour la gestion durable des ressources, copiloté par l’UNESCO et l’UNEP, a démarré fin 2007 avec pour objectif d’apporter une expertise collective partagée sur l’utilisation durable des ressources (en prenant en compte l’ensemble du cycle de vie) et le découplage de la croissance économique et de la dégradation environnementale.
Il comporte 4 groupes de travail : biocarburants, minerais, priorisation des actions et gestion de l’eau (nouveau groupe qui vient de démarrer). Cette conférence visait à présenter leurs premiers travaux.
Une première partie revenait davantage sur le concept de rareté, une rareté pas forcément relayée par des signaux prix (qui ont tendance à baisser sur le long terme) car mal connue et débattue, et car ces prix ne comprennent pas la question des externalités (certaines ressources existent mais ne sont pas extractibles sans dommage écologique majeur). La question agricole est un enjeu majeur via les débats concernant l’usage des sols (compétition alimentaire et non alimentaire) et leur dégradation par l’agriculture (25-50 milliard de tonnes / an).
La deuxième partie évoque différentes pistes : un signal-prix fort lié aux externalités (taxe carbone) semble indispensable. Quatre outils principaux sont proposés : ils sont liés à l’augmentation de l’efficacité, au recyclage, à la bioéconomie, à l’utilisation de l’énergie solaire et au fonctionnement à stock constant.
Plus généralement, ces réflexions imposent un nouveau paradigme où la productivité ne serait plus seulement mesurée par rapport au travail mais par rapport à l’utilisation des ressources. L’utilisation de ces différents outils pose des problèmes d’équité inter-générationnelle et d’équité Nord-Sud importants (la délocalisation des pollutions n’est pas une solution globale).
Enfin, il est fondamental de comprendre que le « découplage et verdissement » est aussi un enjeu de compétitivité sur lequel les pays émergents se positionnent également, voir davantage.
Le compte-rendu de la conférence par Marie-Aude Even