Résultats de l’enquête de l’Institut de l’agriculture durable : « l’agriculture durable et vous »

En novembre 2012, l’Institut de l’agriculture durable (IAD), institut composé d’agriculteurs, d’agro-industriels et d’associations, a lancé une enquête en ligne sur la perception de l’agriculture durable. Les résultats de cette enquête, qui se veulent indicatifs et non statistiquement représentatifs, ont vocation à animer le débat sur l’avenir de l’agriculture française. Ils viennent d’être publiés sur le site Internet de l’IAD.

Plus de 1000 personnes ont répondu à cette enquête, dont environ un tiers d’agriculteurs. Les internautes devaient définir les modèles agricoles qu’ils jugeaient associés à l’agriculture durable : les nouveaux modèles agronomiques pris ensemble (semis direct sous couvert végétal, agriculture de conservation et agro-écologie) représentent 38% des réponses, suivis par l’agriculture raisonnée (24%) et l’agriculture biologique (16%). Plus précisément, les principales pratiques associées à l’agriculture durable ont été identifiées comme étant : l’augmentation de la couverture du sol (59% des réponses), la diversification des cultures (56%), la modification de l’utilisation des intrants (52%) et l’allongement des rotations (46%).

Les internautes ont aussi été interrogés sur les enjeux plus larges de l’agriculture durable. Ces derniers ont très majoritairement (73%) répondu que la préservation de l’environnement était un des enjeux majeurs. Les enjeux qui viennent ensuite sont « préserver la viabilité des exploitations agricoles » (53%) et « nourrir 9 milliards d’habitants » (48%). Cet enjeu est surtout cité par les agriculteurs. Les agents du ministère de l’Agriculture qui ont répondu à l’enquête ont davantage cité « participer à l’aménagement et au développement territorial » que les autres internautes. Notons que l’enjeu « lutter contre le changement climatique » a été relativement peu cité par les répondants (18%). Globalement, la plupart des commentaires de cette rubrique faisait ressortir la nécessité de concilier performances économique et environnementale de l’agriculture et de ne pas opposer économie et écologie.

Enfin, les participants à l’enquête ont identifié deux principaux points bloquants : le manque d’aide et d’accompagnement au changement de pratiques (52%) et la peur de l’échec (46%), surtout citée par les agriculteurs. Les agents de la fonction publique mentionnent davantage la libéralisation des marchés et les conditions économiques que les autres répondants. La PAC et la réglementation française sont assez peu citées comme point bloquant (18% et 25%). Finalement, parmi les priorités de l’action publique pour s’engager vers des modèles d’agriculture durable, la formation et l’aide technique (42%) devancent largement les demandes de soutien financier (22%).

 Noémie Schaller, Centre d’études et de prospective

Source : IAD 

 

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