Géopolitique de la terre, de l’eau et du pain au Moyen-Orient

En ligne sur YouTube, un débat enregistré en janvier 2025 entre D. Acloque (Expertise France) et P. Blanc (Bordeaux Sciences Agro) analyse les enjeux géopolitiques de l’eau, de la mise en culture du désert et de l’alimentation au Moyen-Orient. Les tracés des frontières, dans les années 1920, tenaient compte d’objectifs d’autosuffisance. Par la suite, l’agriculture a constitué un vecteur de contrôle du territoire, comme le montre le déploiement des kibbutzim par Israël. Région la plus aride du monde, le Moyen-Orient dispose de pétrole et de gaz en abondance. Ces ressources permettent, de façon inégale selon les pays, de développer l’accès à l’eau douce : en surface avec des canaux (Nil) (figure), par des captages dans les nappes souterraines (Iran) ou avec des usines de dessalement (Qatar).

Les conflits liés à l’aménagement du NilSource : Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman

Progressivement, avec la croissance démographique et l’émergence de nouveaux partenaires (Inde, Brésil), les objectifs d’autosuffisance ont été abandonnés au profit d’une simple recherche de sécurité alimentaire par les importations. À propos de l’adaptation au changement climatique, D. Acloque évoque le positionnement des pays du Golfe comme « laboratoires de l’alimentation du futur ». Enfin, P. Blanc mentionne la propension des régimes autoritaires à la prédation des ressources.

Sources : Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman

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