Diffusion à grande échelle de la robotique en agriculture

La chaire AgroTIC a organisé, en décembre 2024, un séminaire sur les enjeux de la diffusion de la robotique agricole, dans les filières végétales. Cette journée a été menée en partenariat avec le Grand défi pour la robotique agricole (GDRA), programme de France 2030, doté de 21 millions d’euros sur 5 ans, visant à faciliter la mise sur le marché de solutions robotisées favorisant des pratiques agroécologiques et leur adoption par les agriculteurs. L’intégralité du séminaire est disponible en replay sur YouTube et les présentations des différentes interventions sont téléchargeables sur le site d’AgroTIC.

Les données de l’Observatoire des usages du numérique en agriculture traduisent une progression du marché de la robotique agricole dédiée à la production végétale, en France, ces dernières années. Alors qu’en 2018 une centaine de machines étaient employées sur les parcelles françaises, près de 600 étaient utilisées par les agriculteurs en 2023 pour le désherbage mécanique, la pulvérisation ou le travail du sol. Sur cette même période, l’offre sur le marché français s’est élargie, passant de 5 modèles commercialisés à 25 (figure). Au regard des chiffres mondiaux – 3 000 robots de culture déployés et 90 modèles disponibles –, la France figure parmi les principaux pays utilisateurs.

Modèles de robots de culture disponibles sur le marché français en 2023Source : Observatoire des usages du numérique agricole

Pour autant, la diffusion y est plus lente que celle observée en filières animales, et ce pour plusieurs raisons. Alors qu’en végétal le marché est porté par des startups, les robots en filières animales sont commercialisés par les grands agroéquipementiers, habitués à fournir du matériel aux éleveurs depuis de nombreuses années. De plus, les agriculteurs hésitent face aux incertitudes liées au retour sur investissement de ces machines, qui présentent un « débit de chantier » moindre que les équipements traditionnels, et dont le prix moyen avoisine 160 000 euros. L’émergence de nouvelles formules de financement (leasing, « robot as a service », etc.) pourrait faciliter leur acquisition. Plusieurs intervenants ont aussi évoqué des évolutions de la réglementation actuelle relative aux robots autonomes, qui pourraient renforcer l’intérêt des agriculteurs pour ces technologies : fonctionnement sans supervision humaine, autorisation de circulation sur les routes, etc.

Jérôme Lerbourg, Centre d’études et de prospective

Source : AgroTIC

image_pdfimage_print