Dynamiques générationnelles et maintien du style de consommation paysan

M. Ginsburger (Sciences Po Paris) a consacré sa thèse de sociologie aux évolutions de la consommation ordinaire (alimentation, déplacements, habillement, équipement du foyer, énergie), des années 1980 à aujourd’hui. L’exploitation des enquêtes Budget de famille (Insee) lui permet de différencier six styles de vie liés aux positions occupées dans la structure sociale. Parmi ceux-ci, le type de consommation « frugal » est bien ajusté à la norme d’éco-citoyenneté qui se diffuse depuis les années 1990 (voir à ce sujet un précédent billet). Il est particulièrement présent chez les ménages agricoles : autoconsommation élevée, peu de déplacements, etc. Les effectifs du groupe ont beaucoup diminué sur la période étudiée, mais le chapitre 5 analyse la transmission de ces dispositions des parents à leurs enfants. Même si cela est atténué par le parcours ultérieur (études, travail), les « habitudes héritées de milieux paysans », acquises lors de la socialisation primaire, perdurent d’une génération à l’autre. C’est principalement le cas pour les personnes dont la mobilité socio-professionnelle est « modérée », et qui subissent des contraintes matérielles comparables à celles auxquelles étaient confrontés leurs parents.

Source : HAL

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