Évolution et hétérogénéité des revenus des producteurs français de lait de vache

La décennie 2010-2020, marquée notamment par la sortie des quotas, a vu le secteur bovin laitier européen et français évoluer en profondeur : concentration de la production dans certains territoires et dans des exploitations de moins en moins nombreuses. À l’occasion des Rencontres Recherches Ruminants, une rétrospective des résultats des exploitations laitières du Réseau d’information comptable agricole (Rica), de 2010 à 2020, a été présentée par Vincent Chatellier (Inrae) et Christophe Perrot (Idele). Elle a mis en évidence des revenus inférieurs à la moyenne des exploitations françaises du réseau, et une hétérogénéité faible. Ainsi, sur 11 ans, le revenu courant avant impôts par unité de travail non salarié (RCAI/UTANS) des exploitations laitières s’établit 15 % en dessous de la moyenne (figure). Seules les orientations bovins mixtes, ovins, caprins et bovins viande ont de moins bons résultats. La faible dispersion de ces résultats s’explique par la rareté des hauts revenus. Les 10 % d’exploitations laitières les plus performantes atteignent le niveau moyen des exploitations de grandes cultures. Pour près de la moitié des structures, le niveau des charges, notamment alimentaires, est le facteur limitant qui contraint le plus les revenus. Concernant les exploitations bovins viande, des conclusions comparables sont obtenues par Nicolas Devauvre (SSP), dans une comparaison européenne récente portant sur l’année 2020. Elle montre, pour la France, que des consommations intermédiaires et des charges externes élevées pénalisent fortement le résultat économique.

Niveau moyen (à gauche) et dispersion du revenu (à droite) des exploitations françaises selon leur orientation, de 2010 à 2020 (euros constants de 2020)
Source : Rencontres Recherches Ruminants 2022

Source : Rencontres Recherches Ruminants 2022

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