Une analyse des emplois générés par l’élevage sur le territoire français

Le GIS Élevages Demain vient de publier une étude identifiant et quantifiant les emplois directs et indirects générés par les activités d’élevage en France. Les emplois directs dans les élevages ont été estimés à partir des données du Recensement Agricole 2010. Au sein de chaque exploitation, les équivalents temps plein (ETP) recensés ont ainsi été répartis entre les différentes activités d’élevage et les filières végétales, faisant ressortir un total de 312 000 ETP (pour un total de 415 000 actifs), liés aux activités d’élevage (hors équins), ainsi que 9 000 ETP supplémentaires dédiés aux ateliers grandes cultures dans ces exploitations.

Les emplois indirects ont, de leur côté, été estimés pour chaque catégorie d’acteurs gravitant autour des filières de l’élevage français (ex : alimentation animale, abattage et découpe de viande) : la « dépendance » à l’élevage a été évaluée par une méthode de scoring, via l’évaluation de la place relative de l’élevage dans l’activité de ces acteurs, de leur capacité d’adaptation, et des contraintes territoriales les liant. Les catégories apparaissant comme les moins liées à l’élevage français n’ont pas été retenues dans la suite du décompte, comme par exemple la production céréalière française pour l’alimentation animale (23 000 ETP). Pour chaque catégorie d’acteurs retenue, ont ensuite été évalués le nombre total d’emplois, ceux liés à l’élevage, et la répartition entre les filières. 391 000 ETP indirects (soit 470 000 personnes) ont ainsi été dénombrés, soit 1,25 emploi indirect pour chaque emploi direct dans les élevages.

Grâce à une ventilation des ETP (par productions et zones géographiques pour les ETP directs, par filière, secteur d’activité et niveau de dépendance pour les indirects), cette analyse très détaillée met en évidence des différences structurelles dans la répartition de l’emploi au sein des filières. Par exemple, la filière bovine laitière rassemble 238 000 ETP, dont 52 % d’emplois indirects, pendant que 86 % des 99 000 ETP de la filière porcine sont recensés hors des élevages. Ces chiffres expriment et quantifient ainsi les différents niveaux d’internalisation et externalisation du travail dans les activités d’élevage.

Ce rapport, particulièrement riche et clairement présenté, fournit un éclairage à la fois détaillé et objectivé sur les filières d’élevage, et devrait notamment constituer une base de référence dans la prise en compte de la question de l’emploi lié aux activités agricoles.

Jean-Noël Depeyrot, Centre d’études et de prospective

Source : GIS Élevages Demain

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