Nouvelle évaluation nationale des impacts du changement climatique aux États-Unis

Le programme américain de recherche sur les changements globaux (US Global Change Research Program) vient de publier sa troisième évaluation nationale sur le climat. Elle est le fruit de quatre années de travail de plusieurs centaines de scientifiques et experts, ainsi que de la consultation de nombreux professionnels, associations et citoyens. Les résultats sont disponibles sous différents formats : rapport complet, fiches régionales, résumés thématiques, etc.

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Ce National Climate Assessment évalue les impacts actuels et futurs du changement climatique aux États-Unis, pour huit grandes régions et différents secteurs, dont ceux de l’agriculture, de la forêt, des changements d’usage des terres et des ressources en eau. Le rapport décrit également les réponses possibles à la fois pour s’adapter et lutter contre le changement climatique.

Il apparaît ainsi que la température moyenne des États-Unis s’est élevée de 1,3 à 1,9°F depuis 1895, et qu’elle pourrait encore s’accroître de 2 à 4°F dans les prochaines décennies. Concernant les précipitations, les résultats mettent en évidence une tendance à l’augmentation de leurs quantités annuelles, mais avec des événements pluvieux davantage concentrés dans le temps, en particulier dans le Nord-Est et le Midwest. L’agriculture ferait partie des secteurs les plus touchés par les changements climatiques, en particulier car on prévoit un net renforcement des tensions sur l’eau dans presque toutes les régions (Sud-Est, Sud-Ouest, Great Plains, Midwest etNord-Ouest) et le renforcement des risques d’événements extrêmes. Dans le Midwest, l’allongement des périodes de croissance des plantes serait favorable à l’amélioration des rendements, mais cet effet pourrait être contrebalancé par des risques accrus de vagues de chaleur, de sécheresses ou au contraire d’inondations. Un récent article publié dans la revue Science a d’ailleurs démontré que l’augmentation des rendements du maïs depuis les années 1990 s’était accompagnée d’une élévation de la sensibilité aux sécheresses, et ce en dépit des améliorations variétales et de l’effet fertilisant du CO2.

Les conclusions de cette évaluation nationale vont donc dans le même sens que celles du troisième rapport du GIEC (cf. veille CEP d’octobre 2013 et avril 2014 sur adaptation et atténuation). Les auteurs recommandent de développer plus largement et plus rapidement les actions de réduction des émissions et d’augmentation des puits de carbone, et les solutions d’adaptation permettant un accroissement de la résilience des systèmes, via des approches à la fois top down et bottom-up.

Noémie Schaller, Centre d’études et de prospective

Source : US Global Change Research Program

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