Insécurité alimentaire et instabilité des cours
La récente publication des 3 agences de l’ONU à Rome (FAO, FIDA et PAM) présente un bilan inquiétant des dernières crises alimentaires et économiques. Ces crises, qui « mettent à mal les efforts déployés pour réaliser l’Objectif du Millénaire pour le développement, continueront probablement à marquer les prochaines années » annonce le rapport.
Le document qui analyse l‘état de l’insécurité alimentaire dans le monde, met en lumière les conséquences de l’instabilité des cours internationaux sur les économies ayant été impactées de manières différentes selon les régions.
« Les petits pays dépendants des importations notamment en Afrique ont été frappés de plein fouet par les crises » alors que des mécanismes de protection ont permis aux grands pays de mieux de se prémunir, favorisant ainsi la hausse des prix sur les marchés internationaux.
Le rapport pointe par ailleurs la recrudescence de la pauvreté chez les petits producteurs avec des effets durables sur le développement notamment chez les enfants. Les carences nutritionnelles chez ces derniers au cours des 1000 premiers jours qui suivent la naissance seraient significativement marquantes. La hausse des prix alimentaires bénéficie davantage aux producteurs disposant déjà de ressources productives par rapport aux plus pauvres qui achètent plus qu’ils ne produisent.
Cette hausse des prix favoriserait l’investissement durable dans l’agriculture, une stratégie fortement encouragée par le rapport, qui mise par ailleurs sur la productivité agricole et l’ouverture généralisée à la concurrence pour garantir la sécurité alimentaire à long terme.
Hiba El Dahr, Centre d’études et de prospective