Goût pour le naturel et positions sociales

Dans le cadre d’une conférence filmée, O. Lepiller (Cirad) s’intéresse à la revendication d’une alimentation dite « naturelle » (face à l’industrialisation du système alimentaire). Celle-ci emprunte diverses voies : valorisation du végétal et du cru, agriculture biologique, etc. La présentation retrace aussi l’histoire des interprétations de ce phénomène par les sciences sociales, au fil de son émergence et jusqu’à son intégration actuelle dans les grandes tendances de marché. Pour le nutritionniste J. Trémolières, par exemple, le goût pour le naturel est « un symptôme d’une crise des régulations » et d’une recherche de « repères ». D’autres y voient le signe d’une appartenance de classe (P. Bourdieu, C. Grignon). « Qu’elle relève de l’impensé ou qu’elle soit fortement réflexive », l’affirmation d’un goût pour le naturel « dit toujours quelque chose de la position sociale de celui ou celle qui la produit par rapport à un système alimentaire dominant et à un ordre social établi ».

Source : Canal U

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