Perspectives scientifiques sur le rapportage des émissions issues des forêts non gérées

Des experts internationaux discutent, dans Nature communications, la possibilité d’améliorer le rapportage (processus de calcul et de divulgation), des émissions de gaz à effet de serre issues des forêts, dans le cadre de l’Accord de Paris. En effet, les émissions issues des forêts non gérées, dont la définition varie selon les pays, sont actuellement exclues des obligations d’estimation. Selon les auteurs, cette omission engendre des confusions, limite la possibilité de faire converger observations scientifiques et déclarations nationales, et alimente l’incertitude quant à la contribution du « secteur des terres »   à l’atténuation du changement climatique.

Évolution 1960-2021 des flux terrestres de dioxyde de carbone (CO2) à l’échelle globale
Source : Nature communications
Lecture : cette figure présente l’hétérogénéité des estimations des flux de carbone issues de divers types d’approches et de sources distinctes, groupées par couleur selon leur inclusion ou exclusion des forêts non gérées. En rouge figurent les résultats issus de modèles de comptabilité carbone et de modèles de végétation globaux dans le cadre des travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Les données issues des inventaires nationaux figurent en jaune, aux côtés des données FAOSTAT. Les courbes bleues reprennent les données du Global Carbon Project, les courbes vertes sont issues d’observations satellitaires.

L’article propose une inclusion progressive des émissions de l’ensemble des forêts, en priorisant les pays à surface forestière élevée, ainsi qu’un recours accru aux données ouvertes issues des observations satellitaires et de la modélisation. Les auteurs conseillent d’amorcer cette transition d’ici deux à trois ans, tout d’abord sur une base volontaire, puis de l’étendre.

Source : Nature communications

 

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