Améliorer l’adaptation de l’agriculture européenne aux phénomènes climatiques extrêmes

Le think tank du Parlement européen a publié, en avril 2023, une étude sur l’impact d’événements climatiques extrêmes sur la production agricole de l’Union européenne (UE), à la demande de la commission de l’agriculture et du développement rural. L’étude examine les solutions d’adaptation au changement climatique et analyse l’intégration de ces enjeux dans les instruments politiques européens, afin de rendre le secteur plus résilient.

La fréquence et la gravité des phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses, fortes pluies, tempêtes, etc.) continuent à augmenter en Europe. Ils affectent le secteur agricole et ses rendements, notamment pour le maïs, les arbres fruitiers, les tubercules et l’élevage (figure ci-dessous).

Impacts de différents événements climatiques extrêmes sur l’agriculture
Source : Parlement européen

Les solutions d’adaptation peuvent être centralisées, c’est-à-dire mises en place par les autorités (observatoires climatiques, systèmes d’alertes, assurances, fonds de mutualisation). Elles sont aussi locales lorsque les agriculteurs s’adaptent de manière autonome : pratiques agricoles, équipements (filets anti-grêle, systèmes d’irrigation, etc.), diversification des sources de revenus. De plus, l’étude du Green Deal européen révèle un manque de coordination entre les différentes stratégies (biodiversité, sols, « de la ferme à la table », etc.), une difficulté à les mettre en œuvre, ainsi qu’à aborder de manière systémique les enjeux environnementaux, climatiques et agricoles. La prédominance de mesures de gestion isolées et focalisées sur un risque climatique (le plus souvent les inondations et sécheresses), au détriment d’autres, est aussi soulignée. Par ailleurs, le contenu des Plans stratégiques nationaux (PSN) de la Politique agricole commune (PAC) montre que les États membres promeuvent l’adaptation au changement climatique par des paiements directs (éco-régimes), des interventions sectorielles ou des mesures de développement rural, tandis que les outils de gestion des risques sont sous-utilisés.

Enfin, les auteurs émettent plusieurs recommandations, dont on retiendra ici les plus significatives : répertorier les outils effectivement mobilisés par les agriculteurs ; s’assurer que les États membres fixent des objectifs d’adaptation chiffrés ; encourager une approche systémique de la PAC, plutôt que des mesures limitées à un seul risque, actuellement promues par le diptyque « une pratique, un paiement » des éco-régimes ; renforcer les synergies entre politiques agricole, de gestion de l’eau et climatique ; améliorer le déploiement d’outils de gestion des risques climatiques ; etc.

Marie Martinez, Centre d’études et de prospective

Source : Parlement européen

 

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