Vers l’éradication d’une deuxième maladie animale à l’horizon 2030 ?

Du 31 mars au 2 avril derniers, s’est tenue à Abidjan une conférence mondiale organisée par la FAO et l’OIE, autour du lancement de la campagne mondiale de lutte et d’éradication de la peste des petits ruminants (PPR). Après l’éradication mondiale, en 2011, de la peste bovine, les deux institutions se sont engagées, en 2013, dans la lutte contre cette maladie, actuellement l’une des plus destructrices en Afrique, Moyen-Orient et Asie. La campagne mondiale fait suite au classement de la PPR en tant que maladie à statut officiel dans la version 2014 du code sanitaire des animaux terrestres, ainsi que dans la liste des maladies prioritaires dans le cadre du plan quinquennal mondial 2013-2017 de contrôle des maladies animales transfrontalières.

Identifiée pour la première fois en Côte d’Ivoire en 1942, cette maladie s’est développée considérablement depuis 15 ans pour toucher aujourd’hui 70 pays, situés dans des zones de grande pauvreté (voir carte) concentrant 330 millions de personnes et 80 % de l’élevage ovin et caprin mondial. Le coût annuel de la PPR va de 1,45 à 2,1 milliards d’euros, sachant que l’élevage est une ressource essentielle de l’économie locale, les denrées non consommées étant une monnaie d’échange pour d’autres biens de consommation.

 Situation mondiale de la PPR et apparition de foyers entre 2007 et 2014

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Sources : réseaux WAHIS OIE et EMRES FAO

La stratégie d’éradication de la PPR repose sur des principes d’évaluation, de contrôle et des actes médicaux (vaccinations notamment). Ainsi, seront mis en œuvre un traitement de la maladie à la source dans les pays précédemment indemnes, une communication optimisée vis-à-vis des éleveurs et un renforcement des capacités de contrôle et du réseau de laboratoires. À titre d’exemple, les campagnes de vaccination, menées ces dernières années dans certaines régions avec des résultats positifs, seront de plus grande ampleur avec une coordination par les organisations internationales.

Le succès de cette entreprise nécessite un soutien politique à l’échelle internationale, la santé animale étant de plus en plus considérée comme un bien public mondial. Les coûts de cette campagne d’éradication à l’horizon 2030 pourraient varier de 7 à 9 milliards de dollars.

Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective

Source : OIE

 

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