ASIRPA : une méthodologie pour évaluer les impacts de la recherche finalisée

L’Inra vient de rendre public le rapport final du projet ASIRPA, consacré à l’analyse des impacts de la recherche publique agronomique. Mise au point dans le cadre des procédures d'(auto-)évaluation du travail de l’Inra, l’approche procède par études de cas standardisées.

Dans un premier temps, les évaluateurs établissent une chronologie « à plat » d’un domaine de recherche (par exemple, la lutte génétique contre la tremblante du mouton). Dans un second temps, ces événements et actions sont qualifiés et redistribués thématiquement dans un « chemin d’impact » (impact pathway) repérant le contexte, les inputs et les outputs de la recherche, les intermédiaires qui assurent la circulation des outputs, les impacts immédiats (effets sur les premiers utilisateurs de l’innovation) et à plus long terme (généralisation d’une innovation). Enfin, dans un troisième temps, les impacts eux-mêmes sont représentés sous forme de « radars » à cinq dimensions (impacts sanitaire, économique, environnemental, territorial-social, politique), chaque dimension recevant une note de 1 à 5.

La granulométrie choisie permet d’obtenir des synthèses à différents niveaux, les études de détail pouvant être considérées comme des cas d’espèce d’un « méta-cas ». C’est ainsi l’exemple d’une synthèse sur la fertilisation minérale mettant en perspective les analyses d’impact sur les cas de l’azote, de la potasse et du phosphore.

Cette démarche de scoring, pour être probante, suppose de disposer de nombreux cas d’étude. La période couverte par le rapport a permis d’en étudier trente, couvrant des domaines variés. Le rapport final les regroupe en quatre catégories : 1) la productivité durable de la forêt, 2) l’alimentation et les industries agroalimentaires, 3) l’environnement et la gestion durable des ressources, 4) les politiques publiques. Il dégage des « enseignements généraux » sur la temporalité – longue – des investissements nécessaires pour obtenir des impacts significatifs, et sur la conduite de projet (notamment sur la question des partenariats privilégiés et des brevets). Il pose aussi des questions, la tension entre la production de connaissances fondamentales et leur appropriation par les acteurs socio-économiques restant au cœur des enjeux d’une recherche finalisée « de pointe ».

Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective

Source : Inra

Présentation de la démarche

Site dédié, avec des résumés des études de cas

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