L’ADEME publie le troisième volet de son exercice de prospective 2030-2050

L’ADEME a publié en juin 2014 le troisième volet de son exercice de prospective « Visions énergie climat 2030-2050 ». Aux horizons 2030 et 2050, ce volet décrit les modes de vie des ménages français qui seraient compatibles avec les scénarios énergétiques [http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?cid=96&m=3&id=85536&p1=00&p2=07&ref=17597 – ce lien n’est plus valide] que l’Agence a présentés dans le cadre du Débat national sur la transition énergétique (voir billet sur ce blog de novembre 2012). En transcrivant ces scénarios en modes de vie concrets, l’un des objectifs de l’ADEME est de donner à voir ce que pourraient être les trajectoires de vie possibles, dans l’optique d’atteindre le Facteur 4 en 2050.

Deux ensembles de huit familles types ont été identifiés, en prenant en compte la diversité des modes de vie (composition de la famille, niveau de revenu, localisation géographique, etc.). Aux horizons 2030 et 2050, les possibilités de choix et d’adaptation de familles placées dans des conditions sociales et territoriales différentes ont été travaillées, ainsi que leur appropriation d’instruments de politiques publiques. Des catégories de consommation ont été définies, permettant de ramener toutes les consommations d’énergie au niveau des ménages (consommateurs finaux) et d’utiliser une démarche d’empreinte énergie et carbone.

L’alimentation, « de la fourche à la fourchette », est l’une des consommations étudiées, sachant que, en 2010, 20% de la consommation d’énergie étaient dédiés à la production, la transformation et la cuisson des aliments. Les pratiques alimentaires des ménages sont détaillées, en abordant les thèmes du gaspillage alimentaire, du régime alimentaire plus ou moins carné, du rôle de l’étiquetage (« étiquettes carbone », provenance des aliments) et de l’utilisation de cette information. Une famille d’agriculteurs est présentée dans l’exercice, permettant d’aborder également certains choix des scénarios généraux en matière de pratiques agricoles, de production de biomatériaux et de bioénergie. Imaginer la diversité des modes et de l’approvisionnement alimentaires apparaît difficile à l’horizon 2050, sachant que les scénarios de l’ADEME envisagent une généralisation de pratiques actuellement minoritaires (agriculture intégrée, produits biologiques, alimentation moins riche en viande). C’est donc une diversité des pratiques qui est décrite, plutôt qu’un « alignement sur un comportement alimentaire unique ».

En définitive, une relation étroite entre choix techniques et conditions d’intégration dans les comportements des ménages est mise en évidence, le Facteur 4 n’étant atteignable que sous réserve de progrès dans les comportements individuels. Cet exercice montre également qu’une diversité d’orientations des modes de vie permet de réaliser la transition énergétique, et identifie les principales avancées nécessaires (dont la limitation de l’allongement des chaînes logistiques d’approvisionnement) et les mécanismes d’action publique à mobiliser.

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : ADEME [http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?cid=96&m=3&id=92191&p1=30&ref=12441 – ce lien n’est plus valide]

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