Plaisir alimentaire : un axe de lutte contre la dénutrition chez les personnes âgées
Le vieillissement entraîne des changements dans les comportements alimentaires. Les apports peuvent alors ne plus être en cohérence avec les besoins de l’organisme, conduisant à une dénutrition. Entre 15 et 40 % des personnes âgées vivant en institution et 50 à 70 % dans les hôpitaux seraient touchés par cette pathologie.
Le CHU de Dijon, en partenariat avec l’INRA de Dijon et l’ESA d’Angers, a donc exploré les leviers pour prévenir et lutter contre la dénutrition via le programme Aupalesens. Manger ne se résume pas à la satisfaction de besoins physiologiques, c’est aussi un moment de plaisir qui fait appel à nos sens : cette distinction entre aspects nutritionnels et sensoriels constitue l’originalité d’Aupalesens.
Le colloque du 26 novembre « Quels leviers sensoriels pour prévenir et lutter contre la dénutrition chez les personnes âgées ? », visait à présenter des résultats issus de ce programme. Il a mis l’accent sur le risque accru de dénutrition lié à la perte d’autonomie alimentaire. Ce résultat est issu d’une enquête menée auprès de 559 personnes de plus de 65 ans, ayant différents degrés de dépendance. Les travaux ont aussi mis en évidence des leviers de lutte contre la dénutrition, à savoir l’amélioration de la qualité sensorielle des aliments proposés et le contexte du repas.
Ces travaux de recherche contribuent à un des neuf objectifs de santé publique du Plan National Nutrition Santé (« diminuer la dénutrition chez les personnes âgées ») et impliquent aussi les industriels via l’élaboration de produits alimentaires adaptés aux seniors.
Élise Delgoulet, Centre d’études et de prospective
Source : Inra