Féminisation de la profession vétérinaire

Dans le cadre du projet ANR « PAN, le gouvernement des animaux », un cinquième colloque s’est tenu le 21 juin dernier à l’INRA d’Ivry, sur le thème de l’évolution de la profession vétérinaire, entre féminisation et spécialisation.

Laure Bonnaud (INRA) avait invité deux personnalités internationales qui se sont exprimées sur le phénomène de féminisation massive que connait cette profession, et ce dans la plupart des pays de l’OCDE.

Presque exclusivement masculine jusqu’au milieu des années 1960, la profession se féminise fortement depuis 20 ans. En Europe, entre 70 et 80% des jeunes vétérinaires sortants sont des filles. Ce taux est encore supérieur aux États-Unis. À titre comparatif, les universités de médecine humaine, féminisées beaucoup plus précocement que les écoles vétérinaires, sont restées plus proches d’un ratio de 1/3 de garçons pour 2/3 de filles.

Muriel Surdez (université de Fribourg), mandatée par la fédération vétérinaire suisse, a enquêté sur la perception de la féminisation par les vétérinaires hommes. Certains y voient des effets négatifs, et notamment une désaffection pour la pratique vétérinaire rurale qui passe pour attirer moins les femmes. D’autres vont jusqu’à pronostiquer que cette féminisation extrême conduira à une baisse du prestige de la profession.

Leslie Irvine (université de Boulder), estime que malgré le taux de féminisation, la profession a conservé jusqu’à ce jour une image assez masculine, image parfois entretenue par certaines femmes vétérinaires elles-mêmes qui ont en quelque sorte « virilisé » leur comportement dans l’exercice de leur profession.

Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective

Source : INRA [http://www7.paris.inra.fr/ritme – ce lien n’est plus valide]

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