Freins et leviers à une diversification des cultures

Une étude récente de l’INRA a passé en revue, pour 13 cultures, les facteurs (« freins et leviers ») qui s’opposent ou qui favorisent leur développement, à chaque étape de la filière de production, de l’amont à l’aval : industries semencières et agro-fourniture, exploitation agricole, organismes de collecte et de stockage, transformateurs et distributeurs. Le pois protéagineux, le lin oléagineux et le chanvre industriel font l’objet d’études approfondies.

Les blocages se révèlent être de nature systémique, avec des situations path-dependent, verrouillées par les choix passés (les investissements à amortir, les connaissances à accumuler, etc.) et l’organisation des filières. Souvent, aucun acteur ne peut raisonnablement prendre le risque de faire le premier pas.

S’appuyant sur la théorie du management des transitions, l’étude suggère que le régime socio-technique formé autour des grandes cultures peut être déverrouillé par les pouvoirs publics en intervenant par voie réglementaire et en soutenant des « innovations de niche ». Il importe d’ouvrir de nouveaux débouchés à ces productions. La différenciation des produits assure un développement plus pérenne ; ils ne doivent pas jouer la concurrence avec les grandes cultures, mais la carte de la qualité. Le rapport souligne également l’effort de coordination nécessaire entre les acteurs de la filière, que ce soit autour de partenariats de recherche ou d’un renouvellement de la contractualisation (accord sur des cahiers de charges mutuellement profitables).

 Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective

 Source : INRA


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