Changement climatique et prix des produits alimentaires
L’ONG Oxfam a publié une étude sur les conséquences du changement climatique, et notamment des « événements extrêmes » (sécheresses, inondations et vagues de chaleur), sur les prix de l’alimentation à l’horizon 2030. En effet, les recherches se sont focalisées jusqu’ici sur l’impact d’un changement climatique graduel, or, comme l’a montré la sécheresse dans l’Ouest américain cette année, un seul événement climatique extrême peut entraîner une envolée des cours très forte et très rapide.
L’étude, réalisée par l’Institute of Development Studies, se base sur le modèle d’équilibre général GLOBE. L’impact sur les rendements a été modélisé à partir des événements climatiques passés sur la période 1979-2009. Les projections centrales montrent que le prix moyen des produits de base pourrait doubler entre 2010 et 2030, et que les prix à l’export de plusieurs céréales connaîtraient de fortes hausses : + 177% pour le maïs, + 120% pour le blé, + 107% pour le riz raffiné.
Un scénario plus pessimiste est également envisagé, en cumulant d’autres facteurs de volatilité comme des politiques « inadaptées » (restrictions à l’exportation).
Selon cette étude, le monde deviendrait encore plus dépendant des exportations américaines de blé et de maïs, et certaines régions, comme l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, risquent d’être encore plus vulnérables aux hausses de prix.
Pour accroître la résistance du système alimentaire mondial, l’ONG préconise une augmentation de l’investissement public dans l’agriculture, la capitalisation par les pays développés du Fonds vert pour le climat, et plus généralement des efforts d’adaptation mais également d’atténuation du changement climatique.
Céline Laisney, Centre d’études et de prospective
Source : Oxfam