Les échanges mondiaux en oléagineux dépassent les flux en céréales
Pour la première fois en 2010-2011, les volumes échangés de graines oléagineuses dépassent ceux des céréales, avec une croissance record de 65 à 230 millions de tonnes en l’espace de six ans. Ce sont les conclusions du rapport « World Grain & Oilseeds Map 2012 [https://www.pressroomrabobank.com/publications/food__agri/rabobank_world_grains__oilseeds_map.html – ce lien n’est plus valide] » de Rabobank présenté en mars 2012 à la conférence Global Grain Asia à Singapour.
La valeur totale des flux commerciaux en céréales et oléagineux aurait triplé entre 2004/05 et 2010/11, passant de 70 à 210 milliards de dollars. D’après le rapport, les cultures oléagineuses seraient celles qui contribuent le plus à la croissance du PIB mondial, étant une source alimentaire principale pour la production de protéines animales mais aussi de produits de l’agroalimentaire. Alors que la demande céréalière mondiale est toujours croissante et que le pouvoir se déplace vers les origines de la production, « les gagnants seront les acteurs et les pays qui soient en mesure de contrôler leurs sources de livraison et à adapter leurs chaînes d’approvisionnement », ajoute le rapport.
Une des caractéristiques marquantes du commerce céréalier et oléagineux est la concentration de l’offre et de la demande, d’après cette étude:
les principales destinations (importations en croissance) étant : la Chine (soja), l’Inde (huile de palme), l’Afrique du Nord (blé)
les principales sources de production (offre en croissance) étant : l’Amérique latine (soja), la Malaisie et l’Indonésie (huile de palme), la région de la Mer noire (blé).
Par conséquent, toute perturbation locale est susceptible de provoquer un choc mondial.
L’étude prévoit une accentuation de la demande dans les années à venir. En 2015, la Chine deviendrait ainsi un importateur net de 10 à 15 millions de tonnes de maïs par an. Avec la croissance de son industrie de volaille, l’Inde importerait du soja et passerait du statut d’importateur net d’environ 4 millions de tonnes de viande par an à un exportateur du même montant dans un délai de cinq ans.
Du côté de l’offre, Rabobank s’attend à ce que le Brésil et l’Argentine renforcent leur production de soja et de maïs ainsi que leurs échanges avec la Chine. L’offre de blé de la Mer noire devrait poursuivre sa croissance et répondre à la demande émanant de l’Afrique du Nord, à condition d’investir dans l’infrastructure logistique et l’industrie. Seule l’Indonésie serait en mesure d’assurer la croissance sur le marché de l’huile de palme, mais l’augmentation de la production serait insuffisante pour répondre à la demande, ce qui pousserait les industriels à explorer des opportunités de production en Afrique ou en Amérique du Sud.
Hiba el Dahr, Centre d’études et de prospective