L’agriculture dans le XIIe Plan quinquennal indien (2012-17)

La Commission indienne du plan vient de publier, après un vaste processus de consultation, un document de travail : « Faster, sustainable and more inclusive growth : an approach to the 12th five year Plan » dans le cadre de la préparation du XIIe Plan (2012-17).

Ce document présente le cadre macroéconomique, les objectifs et les orientations stratégiques pour les grands secteurs, dont l’agriculture. Après avoir fait un bilan des faiblesses de ce secteur, il fixe des objectifs visant à maintenir l’autosuffisance alimentaire du pays.

Le document reconnait qu’une des faiblesses économiques actuelles de l’Inde est l’anémie de la croissance du secteur agricole. Bien que meilleurs que ceux du précédent plan, les résultats du XIe plan restent en dessous des objectifs de croissance du secteur agricole fixés à 4% par an (ils ont été un peu au-dessus de 3%). Il rappelle que la moitié de la population reste dépendante de l’agriculture.

En introduction aux orientations, le document fait le bilan des réalités à l’issue du XIe plan :

  • fort accroissement des écarts de revenus entre le monde rural et le monde urbain. Les revenus ruraux croissent moins rapidement que les revenus urbains en raison de la faiblesse de la croissance agricole, mais aussi d’une insuffisante création d’emplois non agricoles dans les zones rurales, ce qui ne permet pas de réduire la dépendance de la population aux productions de la terre,

  • hausse des prix alimentaires au cours des deux dernières années en raison de la faible croissance de la production,

  • augmentation des dettes des agriculteurs (plus forte que celle de leurs revenus),

  • état de crise agraire en particulier dans les zones non irriguées.

L’objectif de croissance pour le secteur agricole reste fixé au même niveau que pour le plan précédent, soit 4% par an. Pour les différents sous-secteurs, la croissance envisagée varie de 1,8% à 2% pour les céréales, à 3% pour les oléagineux et 4,5% à 6% pour les produits de l’élevage et l’horticulture.

Le document soutient que « l’Inde va maintenir son autosuffisance alimentaire et ne dépendra pas des importations alimentaires ». Il rappelle que depuis les années 1990, le pays a été exportateur net pour la plupart des années. Compte tenu des surfaces agricoles limitées, l’enjeu sera d’améliorer la productivité des céréales (des marges de manœuvre existent) afin de libérer des terres pour d’autres productions agricoles. Les orientations prévues sont très centrées sur les petits agriculteurs afin de répondre à l’objectif plus global d’une croissance touchant toutes les couches de la population. On notera l’accent nouveau mis sur le développement des régions marginales (région sèches, zones tribales) et sur le développement de systèmes d’assurance.

Ce document doit être maintenant validé par le Premier ministre, puis par le National Development Council, dans le courant du mois d’octobre.

Philippe Beyries, Ambassade de France en Inde

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