Energie et climat : un scénario tendanciel
Dans ses dernières prévisions, l’AIE a estimé le coût du manque d’ambition des engagements climatiques et les répercutions à prévoir sur le marché de l’énergie. L’agence décrit un nouveau scénario « prudent », dans lequel les engagements de réduction des émissions de GES et leur mise en œuvre se limitent à ceux fixés à Copenhague. La demande de pétrole, tirée par les pays hors de l’OCDE, croîtrait de 36% entre 2008 et 2035 pour atteindre 99 millions de barils par jour. Le prix du pétrole doublerait pour atteindre 113$ le baril d’ici 2035. La part des EnR atteindrait alors 14% alors que le nucléaire augmenterait de 8%; mais le pétrole resterait l’énergie dominante sur les marchés d’ici 2035, suivi du charbon.
La hausse de la demande de pétrole contribuerait à élever les températures au-delà de 2°C, ce qui rendrait les réductions d’émissions non seulement plus importantes mais aussi plus coûteuses dès 2020. Le coût du manque d’ambition climatique est estimé à mille milliards de dollars US.
L’AIE appelle donc les gouvernements à une « poussée politique phénoménale ». Ils devraient en particulier supprimer d’ici 2020 les soutiens octroyés aux énergies fossiles inefficaces, estimés à 312 milliards de $ en 2009, ce qui permettrait de réduire la demande de pétrole de 4.7 mb/jour.
Fabienne Portet, CEP (Centre d’études et de prospective)