Futur noir ou vert pour l’agriculture du Luxembourg belge
Une étude dresse le bilan de l’agriculture de la province belge du Luxembourg (située en Région wallonne) et élabore des scénarios d’avenir assez radicaux.
La démarche a été lancée par le député provincial luxembourgeois à l’Economie et à l’Agriculture, René Collin, et plusieurs institutions y ont été associées : le Département et le Centré d’économie rurale, le Centre wallon de recherches agronomiques, le Service provincial d’information, de gestion et de vulgarisation agricole, ainsi que le département Sciences et gestion de l’environnement de l’Université de Liège (ULg).
Cette province est essentiellement une terre d’élevage et la crise frappe ce secteur de plein fouet. En 30 ans, le nombre d’agriculteurs y a diminué de 64%.
Sans tabou, la démarche a osé poser des questions comme : pourquoi pas une alimentation sans agriculture européenne d’ici 10 ans et même une alimentation sans agriculture d’ici 50 ans?
Les visions d’avenir ont été confrontées lors d’une série de débats parmi trois publics cibles : l’encadrement agricole, de jeunes agriculteurs, les mandataires communaux.
Deux scénarios ont été imaginés :
-
le premier, « noir », avec la persistance de la libéralisation et l’évolution négative de l’agriculture en Europe, ainsi que la quasi disparition de l’élevage en Luxembourg ;
-
le second, « vert », qui verrait l’inversion de la libéralisation et le renforcement du secteur agricole au Luxembourg.
« Ce qu’il faut, c’est un équilibre entre les deux », note Marc Mormont, de l’ULg. D’où l’idée d’un autre scénario, « vache », un « projet volontariste d’élevage en Luxembourg, qui s’appuie sur les atouts du territoire et rencontre l’exigence à l’échelle mondiale d’un équilibre et d’une équité dans l’alimentation des hommes, tout en impliquant des changements profonds sur le cheptel ».
Ces débats ont permis de dessiner six pistes d’actions concrètes. D’abord, imaginer de nouvelles formes d’installation. Puis activer les divers leviers communaux d’action et adopter un comportement actif d’anticipation face au changement. Suivent l’importance de l’innovation; la mise en valeur de la relation agriculture/environnement et enfin une réelle valorisation de la production locale par des activités locales de transformation et de commercialisation qui épargnerait au secteur agricole d’être pi