L’Institut international d’analyse des systèmes appliqués (IIASA)

L’IIASA est un organisme de recherche international localisé à Laxenburg, en Autriche. Il a été créé en 1972 pour encourager la collaboration scientifique entre les blocs de l’Est et de l’Ouest. D’après le dernier rapport annuel disponible, portant sur l’année 2022, l’IIASA emploie 467 chercheurs, issus de plus de 50 pays, et a publié 548 articles scientifiques. Cette même année, son budget s’élevait à 24,2 M€, répartis de manière équitable entre les contributions des 23 organismes membres, et les contrats, bourses et dons provenant d’États, d’organismes internationaux, d’entreprises, etc. 77 % de ces fonds ont été alloués aux projets de recherche et à l’activité scientifique.

Les travaux de l’IIASA visent à améliorer notre compréhension du fonctionnement des systèmes complexes (ex. systèmes alimentaires, énergétiques), via la mobilisation de plusieurs disciplines. Ils se structurent en 6 programmes de recherche et 7 axes thématiques. Les secteurs de l’agriculture, de la forêt, du bois et de la pêche font l’objet de recherches au sein du programme Biodiversity and natural ressources, qui éclaire l’action publique dans ces domaines et réalise des prospectives.

Pour mener ses analyses, l’IIASA s’appuie fortement sur la modélisation. Par exemple, le Global Biosphere Management Model (GLOBIOM) est un modèle sectoriel global couvrant l’agriculture, la forêt et le bois, les changements d’usage des terres et le secteur de la bioénergie. Ainsi, les équipes de l’institut ont récemment contribué à l’étude d’impact qui accompagne la nouvelle proposition de la Commission européenne, de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2040. Le GLOBIOM a notamment permis de chiffrer le potentiel d’atténuation du « secteur des terres », en explorant des scénarios fondés sur différents niveaux de réduction des émissions et sur différentes hypothèses de durabilité de l’économie (figure). Le travail, qui utilisait également d’autres outils de modélisation, a évalué les conséquences économiques, environnementales et sociales du nouvel objectif climatique, en prenant en compte plusieurs secteurs (agriculture, logement, transports, santé, etc.).

Bilan carbone net du secteur des terres dans l’étude d’impacts SWD (2024) 63 final
Source : Commission européenne
Lecture : le bilan net (résultante des émissions et absorptions) se lit au niveau des barres noires. Les scénarii S1, S2 et S3 correspondent à des réductions d’émissions en 2040 de 78,5, 85 et 90 % respectivement, par rapport à 1990. Le scénario LIFE ajoute à l’objectif de 90 % l’hypothèse d’une plus forte durabilité de l’économie.

Miguel Rivière, Centre d’études et de prospective

Source : IIASA

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