Retour sur 50 ans de consommation alimentaire

En octobre, l’Insee a publié une note, dans sa collection Insee Première, intitulée Cinquante ans de consommation alimentaire : une croissance modérée, mais de profonds changements. Mobilisant plusieurs sources, dont les comptes nationaux en base 2010 et l’enquête Budget des familles 2011, cette publication montre que, depuis 1960, la part de la dépense de consommation consacrée à l’alimentation par les ménages français diminue et est passée de 34,6 % à 20,4 % en 2014 (soit 232 milliards d’euros), en lien avec l’augmentation du niveau de vie moyen. Sur cette période, si la consommation en volume par habitant a augmenté de 1,1 % par an en moyenne, cette dynamique est deux fois moins rapide que celle des dépenses de consommation prises dans leur ensemble alors que les prix connaissent une évolution similaire à ceux de l’ensemble de la consommation.

En cinquante ans, la composition du panier alimentaire (ie la composition de la dépense alimentaire à domicile) a fortement évolué : recul régulier de la part de la viande, des fruits et légumes, des pains et céréales, et des boissons alcoolisées ; croissance des plats préparés, produits sucrés et boissons non alcoolisées (cf. graphique ci-dessous). La viande reste la principale dépense (20 % du panier), mais est en diminution depuis les années 1980 : ce recul « provient à la fois de volumes et de prix moins dynamiques que ceux des autres composantes », et les crises sanitaires « ont aussi affecté la consommation, mais dans une moindre mesure » (effets de report de la viande incriminée vers d’autres viandes).

Composition du panier alimentaire en 1960, 1990 et 2004

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Source : Insee

Cette publication s’intéresse également à l’influence du prix et du pouvoir d’achat sur la composition du panier alimentaire, montrant notamment que l’« intensité de la réaction des ménages aux évolutions de prix dépend […] de l’aliment considéré ». Sont traités par ailleurs l’influence des recommandations sanitaires sur la consommation des ménages, l’évolution de la consommation de vins et celle des dépenses hors domicile (passées de 14 % en 1960 à 26 % en 2014, soit 59 milliards d’euros). Enfin, on y trouvera une analyse des liens entre caractéristiques socioéconomiques des ménages et dépenses alimentaires (budget, composition du panier, consommation hors domicile).

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : Insee

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