L’Alimentation à découvert. Catherine Esnouf, Jean Fioramenti, Bruno Laurioux (dir.)
CNRS Éditions vient de publier, sous la direction de Catherine Esnouf, Jean Fioramenti et Bruno Laurioux, L’Alimentation à découvert, ouvrage ayant pour objectif de « répondre aux interrogations multiples de nos contemporains en exposant le plus simplement et le plus complètement possible l’état des connaissances scientifiques sur l’alimentation ». Avec 139 articles courts (2 pages en moyenne), il réunit les contributions de 163 scientifiques venant de disciplines variées (sciences humaines et sociales, biologiques, médicales, des aliments et environnementales). Cette pluridisciplinarité se retrouve dans un plan thématique « qui permet au lecteur de prendre connaissance pour une même question de tous les points de vue et, au besoin, de les confronter ». Huit parties embrassent ainsi les problématiques diverses liées à l’alimentation, abordant tour à tour le mangeur, la fabrication des aliments (du champ à l’assiette), les systèmes alimentaires, les questions de nutrition et de santé, la sécurité sanitaire, les normes juridiques et sociales, les relations entre alimentation, environnement et territoire, et enfin les grands enjeux pour le futur de l’alimentation.
Cette dernière partie, Quel futur pour l’alimentation ?, illustre l’approche générale de l’ouvrage. Quatorze articles traitent des « grands enjeux » pour l’alimentation « que constitueront, à n’en pas douter, la pression démographique et les changements climatiques et leurs effets prévisibles sur les modes de consommation alimentaire ». Sont ainsi abordées les questions liées aux consommations alimentaires (alimentation sur mesure, incertitudes liées aux projections démographiques, transitions nutritionnelles, etc.), à la production agricole (émissions de gaz à effet de serre et changement climatique, appropriations foncières à grande échelle, etc.), à la transformation (enjeux de durabilité notamment) et plus largement aux systèmes alimentaires.
Le quatorzième article de cette partie prospective, « Pour une gouvernance mondiale, contrôler le commerce international », signé par Marion Guillou, conclut l’ouvrage en proposant de lier négociations commerciales et environnementales pour que « les pays émergents et en développement assurent leur sécurité alimentaire à travers des modèles de production agro-écologiques ». elle suggère aussi d’encadrer les barrières à l’exportation par des disciplines internationales pour « fluidifier les échanges au service de cette sécurité alimentaire de chacun ».
Julia Gassie, Centre d’études et de prospective
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