Utiliser Google street view pour évaluer la répartition de la chenille processionnaire du pin ?
La cartographie de la répartition des espèces invasives est importante pour suivre leur évolution, en particulier sous l’effet du changement climatique. Le problème est que les données spatiales sont souvent peu disponibles et très coûteuses à acquérir sur le terrain. Une équipe de chercheurs de l’Inra a testé l’utilisation des vues panoramiques de Google street view pour savoir si cet outil permettait de collecter des données de manière fiable sur la localisation de la chenille processionnaire du pin. Les larves de cette dernière construisent en effet des nids en soie de couleur blanche, qui sont facilement repérables dans les arbres.
Dans la région Centre, les chercheurs ont ainsi comparé des données observées sur le terrain aux données tirées de Google street view (photographies prises le long des routes), pour différentes échelles spatiales (maillages de 16 km x 16 km et de 2 km x 2 km respectivement). Pour l’échelle spatiale la plus grossière (16 km), Google street view est un bon indicateur des données observées sur le terrain, avec 96% de données concordantes. À l’inverse, pour l’échelle spatiale la plus fine (2 km), les mesures divergent notablement avec seulement 46% de données concordantes.
Les auteurs de l’étude concluent donc qu’un tel outil ouvre des perspectives importantes pour simplifier et diminuer les coûts d’acquisition de données spatiales utilisées pour cartographier la répartition d’espèces invasives telles que la processionnaire du pin. Toutefois, la fiabilité de ces données dépend fortement de l’échelle spatiale considérée, ainsi que d’autres facteurs tels que le taux de couverture de Google street view et la répartition spatiale des arbres par rapport au réseau routier.
Noémie Schaller, Centre d’études et de prospective
Source : INRA