Sociologie des mondes agricoles

 Bertrand Hervieu (actuel vice-président du CGAAER) et François Purseigle (maître de conférences à l’ENSAT) publient, aux éditions Armand Colin, Sociologie des mondes agricoles, un manuel universitaire très didactique qui aborde un grand nombre de travaux et connaissances sur le sujet.

 Les auteurs rappellent sur pour les pères fondateurs de la sociologie, la « question sociale » a deux versants : exode rural et éparpillement des villes. La montée de la classe ouvrière urbaine est alimentée par les transformations de la paysannerie traditionnelle et la disparition des communautés villageoises. Le devenir des campagnes est donc une question centrale de la sociologie du changement et de la modernité.

 La première partie de l’ouvrage chemine à travers de nombreux travaux empiriques, souvent peu lus, parfois oubliés. Les inquiétudes et les prophéties sur la « fin d’un monde » s’éteignent (ou se confirment) à mesure que les agriculteurs se forment en groupe socio-professionnel innovant.

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Les trois derniers chapitres, qui s’appuient davantage sur les travaux des auteurs, fournissent un état des lieux complet de l’agriculture française. L’hétérogénité réelle du groupe, mesurable par les statistiques (chapitre 4) fait l’objet d’un intense travail de mobilisation et représentation politique qui maintient une image d’unité (chapitre 5). Le chapitre final ouvre une dimension internationale et comparatiste, en positionnant le secteur agricole dans les phénomènes de globalisation. Les auteurs identifient trois pôles qui structurent l’agriculture à l’échelle mondiale: la famille, la firme et la subsistance.

 Sur les agricultures de firme, l’intégration dans des groupes internationaux et la financiarisation, François Purseigle vient par ailleurs de coordonner un numéro spécial d’Etudes rurales.

 Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective

 Source : Armand Colin , Etudes rurales

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