Vers une politique agricole commune pour les pays de la Méditerranée ?

L’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED) vient de publier un rapport présentant un bilan des échanges agricoles et agroalimentaires méditerranéens et des investissements directs étrangers dans ces pays. Le diagnostic de la situation actuelle et les tendances prévisibles à l’horizon d’une génération pour les secteurs agricole, agroalimentaire et les zones rurales des onze PSEM (pays du sud et de l’est de la Méditerranée font ressortir les facteurs clé suivants

dynamisme démographique des PSEM ;

bonnes perspectives micro-économiques dans un scénario de pays émergents, avec croissance des marchés ;

incertitude sur les agrégats macro-économiques, en particulier risque d’aggravation des déficits publics et d’aggravation du chômage ;

insécurité alimentaire, avec des déficits croissants : la facture des importations agricoles et alimentaires des PSEM a atteint plus de 57 milliards de dollars en 2008, soit trois fois plus qu’en 2000;

dégradation de la santé publique par une alimentation déséquilibrée (obésité et maladies d’origine alimentaire) ;

raréfaction des ressources naturelles (terre et eau) ;

changement climatique, qui risque d’amputer les rendements agricoles de 10 à 30 % ;

nombreuses barrières tarifaires et techniques aux échanges agricoles et alimentaires euro-méditerranéens ;

gouvernance et climat des affaires encore peu favorables à l’investissement direct à l’étranger dans les PSEM ;

lourds obstacles à une intégration économique régionale inter-PSEM.

 Par ailleurs, le contexte politique a profondément changé depuis les révolutions arabes (début 2011). Ceci a conduit à remettre l’accent sur les zones rurales, marginalisées par la priorité donnée par les anciens dirigeants à l’industrie urbaine, au tourisme côtier et aux mégapoles.

Une politique alimentaire et agricole commune pour les PSEM (PACEM), construite dans le cadre d’un partenariat euro-méditerranéen refondé et renforcé constituerait, selon les auteurs de ce rapport, une réponse à ces défis.

Source : IPEMED

image_pdfimage_print